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LES CAOUTCHOUCS

Man's rubbers
était inscrit sur l'étiquette de la douane
et j'ouvris le colis
par précaution dans la baignoire
qui bien sûr était vide.
J'étais couché à côté
sur le carrelage,
mieux vaut les mains arrachées
que mort sur le coup, je me suis dit,
toujours à me demander
si c'étaient bien
des farces et attrapes venues d'Amérique
ou alors vraiment
un colis piégé.
Mais voilà que sortent
au grand jour
de ces trucs de caoutchouc
que nos grands-pères,
quand il y avait de la boue,
mettaient par-dessus leur chaussures,
qu'on retirait
à l'entrée,
et qui maintenant chez nous
ne sont plus fabriquées.
La dernière fois que j'en avais vus, c'était
un américain qui les portait
dans le train entre Mannheim
et Ludwigshafen,
un aumônier qui à cet endroit avait
construit le premier pont sur le Rhin
en quarante-cinq à l'arrivée des Alliés,
lui maintenant tout surpris, de faire
la connaissance d'un poète dans le train.
Je lui donnai mon livre, et
il m'envoya quelques mois plus tard
le colis piégé.
 

ÜBERSCHUHE
für Pastor Alyle A. Schutter

Man's rubbers
stand auf der Zollerklärung,
und ich öffnete das Paket
vorsichtshalber in der Badewanne,
in der natürlich kein Wasser war.
Ich lag daneben
auf dem Kachelboden,
besser beide Hände weg
als gleich tot, dachte ich,
dauernd im Zweifel,
sind das nun eigentlich
Scherzartikel aus Amerika,
oder ist das wirklich
ein Sprengstoffpaket.
Aber dann kamen
ganz gewöhnliche Galoschen
ans Tageslicht,
solche Gummischuhe,
die unsere Großväter
bei Matschwetter
über ihre Halbschuhe zogen,
die man abstreifte
in der Garderobe,
und die jetzt bei uns
nicht mehr hergestellt werden.
Ich hatte sie zuletzt
bei einem Amerikaner gesehen
im Zug zwischen Mannheim
und Ludwigshafen,
einem Militärpfarrer, der hier
die erste Rheinbrücke gebaut hatte,
fünfundvierzig beim Einmarsch,
und der nun überrascht war,
im Zug einen Dichter kennenzulernen.
Ich gab ihm mein Buch, und er
schickte mir Monate später
das Sprengstoffpaket.
  
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